Source : Extrait du livre 2011 des
AMIS DE RECOUVRANCE
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"Regards sur le passé et route vers le futur"
LA PRISON MARITIME DE PONTANIOU
Aller à Pontaniou, se promener, c'est découvrir au fond de ce quartier, par-dessus les murs, un bâtiment sinistre qu'on appelle "prison maritime de Pontaniou" mise en service en 1809-1810.
Si l'on se réfère aux archives "Marine-Brest", on apprend que, d'après le système de clôture adopté pour le fond de l'anse de Pontaniou, un bâtiment, anciennement fait pour servir de fonderie de cuivre, se trouvait placé en dehors de l'enceinte et était, de ce fait, totalement isolé de l'Établissement de la Direction d'artillerie dont il faisait partie...
L'idée fut alors d'utiliser cet édifice, en y installant la "prison de la Marine", en remplacement de celles dite "de pontaniou" qui se situaient dans l'anse de Pontaniou, le long du plateau des Capucins, la première le long de la Penfeld, la seconde au fond de la crique, ... et dont la réputation les qualifiait de "sépulcres" plus que de "maisons d'arrêt".
Et dans cette nouvelle prison, la troisième, commencée en 1804 les marins détenus ne seraient plus entassés, pêle-mêle, sans distinction d'âge, de faute ou de crime et les prisonniers pourraient jouir d'une promenade solitaire, soit dans les préaux, soit dans les galeries.
Ce bâtiment se définissait en parties bien distinctes :
- le quartier criminel ou maison de justice, dans la moitié nord du premier étage pouvant contenir 44 hommes.
- le quartier de police ou maison d'arrêt, dans la moitié sud de ce même étage.
- au deuxième étage, pratiquement dans les combles, on y installait les détenus pour simple mesure de justice et aussi les mousses et les canotiers pour ne pas exposer les enfants à se démoraliser par la fréquentation des autres prisonniers...
Ajoutons que ce niveau était, aussi, propre à la récréation des prisonniers pendant les mauvais temps d'hiver , et pouvait être atelier pour ceux qui voulaient travailller.
Les cachots, au nombre de six, dépendant du quartier criminel, étaient au rez-de-chaussée, du côté des petites cours et ce rez-de-chaussée pouvait aussi être utilisé, grâce à ses "chambres à feu", pour des prisonniers d'une classe supérieure.
L'architecte qualifiait cette prison de lieu sûr, commode et salubre, n'hésitant pas à dire "bienfait rendu à l'humanité".
Ces belles parles ont-elles été répercutées par les détenus de cette époque ? L'espoir était là. Le temps nous permet-il des comparaisons ? La vie pénitentielle se voulait humanisée. Supposons que, au moins, les premières années furent plus heureuses pour ces malheureux.
Les incarcérés de 1810, en quittant "la crique" l'espéraient... mieux, sans doute ! ...
Cette prison militaire de pontaniou, le "trou" selon l'appellation populaire, a subi, au cours des ans, quelques avatars, joué, certes, son rôle de prison, mais enfermé, aussi, durant l'occupation allemande de la guerre 1939-1945, des gens qui avaient le mérite de défendre leur pays et d'essayer de le sauver.
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